Electricité, cogénération et son bilan

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La production d’électricité sur le site n’est pas une opération écologique en soi mais avant tout une économie propre à Coved, en consommant une ressource bon marché, disponible sur place : le méthane. Le bilan carbone et méthane du site n’est d’ailleurs pas glorieux mais pas pire que toute installation de ce type. Passons pour l’instant.

Ce qui nous intéresse, comme dit à la page du blog « Argumentaire enquête publique », ICI , c’est le bilan énergétique de l’installation, présentée comme favorable par Coved et qui pourrait avoir des retombées locales, comme suggéré dans le dossier de PLU de la précédente enquête publique, et peut-être celle-là, à vérifier…

L’étude d’impact Coved, document  dissémine des informations qui, rassemblées, permettent de mieux comprendre.

Données :

  • Page 179 : Utilisation rationnelle de l’énergie. […] « Par ailleurs, le projet sera en mesure de valoriser en énergie électrique le biogaz, grâce à son unité de traitement par cogénération électrique ayant permis de produire en 2016 de l’ordre de 8200 Mwh. ».
  • Page 69 : Rejets atmosphériques liée à l’ISDND existante. […] L’ISDND de Combe Jaillet 2 est équipé d’une unité d’évapo concentration sous vide (1700 Kw), d’une capacité maximale de 20 000 m3 par an (soit 2,35 m3 /h), autorisée conformément à l’arrêté du 26/07/2011 et à son article 3 … pour le traitement des lixiviats en excédent.
  • Deux inconnues de taille dans les données : La part de cogénération dans ce processus n’est pas indiqué et il n’est pas précisé si les 1700kw sont électriques ou pas. S’ils sont uniquement issus de la récupération de l’énergie thermique des moteurs, (peu probable et non dit), alors veuillez considérer les calculs ci-après comme à revoir.
  • Entre temps :
  • Nous notons que le projet « CJ3 » en objet de l’EP en cours, annonce 10,000 Mwh annuel, et avec moins de déchets ! La vraie question est : Quelle quantité d’électricité est / sera finalement exportée dans le réseau EDF. Son calcul est simple : Quantité produite, moins quantité consommée par le site. Cette information n’est pas fournie, sur 1800 pages de dossier.

Nous considérerons d’abord ces valeurs en relation, c’est à dire que la capacité de l’installation d’évapo concentration des lixiviats est en rapport avec une performance affichée de 2016 sur CJ2 et qu’elle est au meilleur de son rendement lorsqu’elle fonctionne à sa puissance nominale. Ainsi, 20000m3 par an à raison de 2,35m3/h traités (évaporés), nous donne une utilisation annuelle de 20000 / 2,35 / 24 = 355 jours. Ca veut dire que cette installation fonctionne en quasi continu, sauf maintenances et autres arrêts. La consommation annuelle de cet équipement est donc de : 1,700 x 24 x 355 = 14484 Mwh. La consommation électrique nette du site, en 2016 devient donc, (hors rendements, éclairages et autres pompes), 14484 – 8200 = 6284 Mwh. A l’équilibre conso/production cette année là, l’installation d’évapo concentration des lixiviats aurait pu fonctionner 14 heures par jour, soit 11680 m3 de lixiviats traités par an. Comme rien n’est dit sur son taux d’utilisation, on prend ce chiffre qui semble à première vue recevable ; ou les données chiffrées sont mal saisies dans l’étude d’impact. Merci à ceux qui savent de nous contredire positivement.

Complément du 30/01/2020 : Les données trouvées dans le document 17_icpe_piece_technique_1, page 55, fait état de 9390m3 traités en 2015 et 11200m3 en 2016. Ces données incluent le traitement des lixiviats de Allan, CJ1, CJ2. Sans explication sur cette croissance, nous conservons la donnée 2016, ancienne, comme hypothèse minimale ; bien que nous ne sachions toujours pas comment, dans le temps, il pourrait y avoir décroissance significative de la production de lixiviats à surfaces inchangées. Ajoutons maintenant la production propre au projet CJ3 … donnée non fournie, pas même une estimation. il ne reste que 8800 m3 de disponibilité de traitement par l’installation, dédiée à CJ3. Bien inférieur à la production CJ2. On peut donc estimer que le ticket Allan + CJ1 + CJ2 + CJ3 sera consommateur importateur net d’électricité.

Revenons aux Granges-Coved. Nous ne savons rien des performances attendues sur CJ3, notamment en raison de la nature des déchets empilés qui seraient moins dotés en fermentescibles (le compostable, pour simplifier), du fait du tri préalable des déchets, et donc moins productifs en méthane. En revanche, nous pouvons déjà dire que le site n’exportera pas d’électricité. Il consommerait moins d’électricité du réseau mais ce serait d’abord, avant tout, en premier lieu, exclusivement, une économie interne à Coved !

Il ne faut pas non plus considérer les processus en action dans tous les centres d’enfouissement, comme une ressource en énergie renouvelable puisque dépendante directement de notre production de déchets et de nos comportements de consommateurs. Il ne viendrait à personne l’idée qu’il faudrait produire plus de déchets pour continuer à faire fonctionner la machine, non ?


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